Eupholus porioni, Limoges & Tirant, 2022

Limoges, Rene & Tirant, Stephane Le, 2022, Nouvelle espèce du genre Eupholus Boisduval, 1835 de la Papouasie, Indonésie (Coleoptera, Curculionidae, Entiminae), Faunitaxys 10 (63), pp. 1-7 : 1-6

publication ID

https://doi.org/10.57800/faunitaxys-10(63)

publication LSID

lsid:zoobank.org:pub:B1C46965-CD98-48B7-96C5-E4EF0CCFB428

persistent identifier

https://treatment.plazi.org/id/063787D6-FFF6-FFB9-FEE6-B0E76095F8F9

treatment provided by

Felipe

scientific name

Eupholus porioni
status

sp. nov.

Eupholus porioni View in CoL n. sp.

( Fig. 2 -13)

ZooBank: http://zoobank.org/ 199639C8-1803-4033-8DF4-1403F45CF927

Holotype, ♂ ( Fig. 4- 9): Indonésie, Papouasie, Merauke, Muting village (7°18'58"S / 140°25'51"E), altitude: 20 m, X.2022 ( CSTI). GoogleMaps

Allotype, ♀ ( Fig. 10- 13): Même localité, sauf la date de collecte: XI. 2022 ( CSTI).

Reviewer s:

Paratypes: Indonésie, Papouasie, Merauke, Belbeland village (7°18'52"S / 140°45'48"E), 25 km à l’est de Muting, altitude: 20 m, XI.2022 GoogleMaps .

- 1 ♂ ( CSTI) .

- 1 ♂ & 1 ♀ ( CRLI) .

- 1 ♀ ( CTPO) .

- 1 ex. ( CRTC)

- 1 ex. ( CMYA) .

Étymologie. – Cette espèce est dédiée à M. Thierry Porion, en hommage à son importante contribution, depuis plus d’une trentaine d’années, à une meilleure connaissance du genre Eupholus , par la publication de nombreux articles taxinomiques et la réalisation de deux magnifiques monographies (Porion 1993, Porion &Audibert 2020).

Description de l’holotype ( Fig. 4)

Dimensions.

– Longueur totale (tête + pronotum + élytres): 21.0 mm.

– Longueur partielle (pronotum + élytres): 16.0 mm.

– Largeur (humérus élytraux): 6.7 mm.

Tête ( Fig. 5).– Face dorsale et latérale densément couvertes de squamules juxtaposées, ovales et allongées, vert métallique, à l’exception de certaines zones glabres localisées sur le front, latéralement derrière la moitié supérieure de l’oeil, sur les saillies médianes du rostre, couvertes de très fines écailles sétiformes espacées vertes et bleues, et de sa région apicale au niveau des ptérygies. – Pourtour supérieur de l’oeil avec une abondante superposition de squamules blanchâtres allongées. – Rostre 2.25 X aussi long que large à sa base. – Face dorsale avec un profond sillon médian longitudinal (groupe schoenherri ). – Scrobe complet et profond à ptérygie fortement dilatée latéralement. – Apex portant de fortes soies allongées et recourbées, de couleur brun clair, localisées au pourtour des mandibules. – Antennes avec funicule et massue combinés1.90 X aussi longque le scape. Ce dernier ne dépassant pas la moitié de l’oeil lorsque rétracté dans le scrobe. – Scape et funicule densément couverts de squamules allongées, sétiformes, de couleur vert métallique brillant, en combinaison avec de longues soies semi-dressées, Cédric Audibert ( Musée des Confluences , Centre de Conservation et d’Etude des Collections,Lyon, France) - http://zoobank.org/ AD3E3364-FC68-4CF8-AB14-B0D674D6BAC1

régulièrement espacées, de couleur brun clair. – Massue noire mate, à l’exception du premier tiers de l’article basal qui présente un revêtement identique à celui du funicule. – Yeux noirs convexes.

Pronotum. – 1.21 X aussi large que long au milieu. – Marges latérales parallèles, depuis la base jusqu’au milieu, suivi d’une déclivité légèrement arrondie jusqu’à la tête. – Tiers antérieur marqué d’une profonde dépression médiane. – Face dorsale entièrement couverte de squamules arrondies vert métallique, à reflets légèrement jaunâtre, combinée à une fine ponctuation noire régulièrement espacée.

Scutellum . – De petite taille,partiellement couvert de très fines squamules sétiformes gris clair.

Élytre ( Fig. 6). – 3.43 X aussi long que large à l’humérus. – Callosité humérale peu proéminente et arrondie. – Carène latérale absente. –

Callosité apicale ( Fig. 7) atténuée, peu saillante et arrondie. – Stries à ponctuation profonde et régulière. – Interstries très légèrement convexes.

– Surface présentant un motif de cinq bandes transversales, constitué de squamules juxtaposées de forme et de coloration identiques à celles du pronotum, distinctement séparées par d’étroites zones noires glabres de largeur similaire:

– Première bande relativementétroite, de forme semi-circulaire au pourtour arrondi, localisée à la base de l’élytre et n’atteignant pas la suture, séparée du bord antérieur de l’élytre par une zone noire glabre couvrant la moitié de la callosité humérale.

– Deuxième bande située avantle milieu del’élytre, la plus large detoutes, partant de la suture pour devenir progressivement plus étroite vers la marge externe.

– Troisième bande post médiane,plus étroite quela précédente, deforme nettement arrondie avec un amincissement bien distinct au niveau de la 5 e interstrie. Comme pour la première bande, celle-ci n’atteint pas la suture élytrale et présente unrefletvertjaunâtre métallisé,plusbrillant, différentde celui destrois autres bandes colorées.

– Quatrième bande localisée juste avant la callosité apicale, dans le tiers postérieur de l’élytre, plusétroite,àmargesplus ou moinsparallèleset ininterrompue à la suture.

– Cinquième bande située au niveau de l’apex élytral, de forme nettement circulaire, la plus étroite de toutes et,comme la précédente,ininterrompue à la suture.

Pattes. – Fémurs entièrement couverts du même type de ponctuation, de squamulesde forme et de couleur identiquesà celles du pronotum. – Tibias plus foncés à squamulation moins dense. – Ponctuation tibiale noire éparse, disséminée sur toute leur surface, porte une fine écaille sétiforme dressée de couleur brun clair, légèrement translucide. – Tarses dilatés, de même coloration, densément couverts d’écailles étroites et allongées.

Édéage. – Taille relativement réduite, plutôt court et épais.– Marges latérales parallèles, depuis la base jusqu’au quart apical, suivies d’une nette déclivité arrondie jusqu’à l’extrémité apicale terminée en pointe aiguë ( Fig. 9). Fortement recourbé juste avant la moitié basale en vue latérale ( Fig. 8). – Apodèmes relativement courts,présentantunlégeraplatissementjusqu’àl’extrémité distalede forme spatulée.

Description de l’ allotype ( Fig. 10)

Note. – Hormis le dimorphisme sexuel rencontré chez le genre Eupholus ,nous constatons que la description de l’holotype ressemble en tout point à celle de l’allotype:

Dimensions.

– Longueur totale (tête + pronotum + élytres): 24.0 mm.

– Longueur partielle (pronotum + élytres): 18.5 mm.

– Largeur (humérus élytraux): 8.0 mm.

Tête ( Fig. 11). – Rostre 2.18 X aussi long que large à sa base. – Face dorsale médiane profondément sillonnée longitudinalement (groupe schoenherri ). – Antennes avec funicule et massue combinés 1.96 X aussi long que le scape, ce dernier ne dépassant pas la moitié de l’oeil lorsque rétracté dans le scrobe. – Yeux noirs convexes.

Pronotum. – 1.22 X aussi large que long au milieu. – Marges latérales parallèles depuis la base jusqu’au milieu, avec une déclivité arrondie jusqu’à la tête. – Région du disque marquée d’une dépression irrégulière nettement plus profonde antérieurement.

Élytre ( Fig. 12). – 3.50 X aussi long que large à l’humérus. –

Callosité humérale peu proéminente et arrondie. – Carène latérale absente. – Callosité apicale ( Fig. 13) atténuée, peu saillante et arrondie. – Stries à ponctuation profonde et régulière. – Interstries nettement convexes. – Motif des cinq bandes de squamules vert métallique quasi identique, par la forme et la taille, à celui de l’holotype mâle, notamment en ce qui concerne les 1 e et 3 e bandes, de forme sinueuse ou arrondie, bien caractéristiques de cette nouvelle espèce.

Distribution (Carte 1). – Indonésie, Papouasie. Seulement connu de la région de Muting et de Belbeland, à l’extrémité sud-est de la Papouasie ( Indonésie).

Coordonnées:

- village de Muting: 7°18'58"S / 140°25'51"E

- village de Belbeland sont 7°18'52"S / 140°45'48"E.

Altitude: 20 m.

Diagnose différentielle. – Trois des 70 espèces du genre Eupholus décrites à ce jour, E. chevrolatii Guérin-Méneville, 1838 , E. geoffroyii Guérin-Méneville, 1831 et E. schoenherri Boisduval, 1835 , appartenant toutes au groupe schoenherri (rostre sillonné dorsalement), pourraient ressembler quelque peu, par la taille, les bandes élytrales et la coloration générale à E. porioni n. sp.

Strictement endémique aux île Aru (carte 1), E. chevrolatii , espèce relativement abondante dans son aire de distribution et présentant une très faible variabilité, ressemble à E. porioni n. sp., notamment par la forme arrondie et sinueuse des 1 eet 3 ebandes transversales vert métallique des élytres ( Fig. 14), mais s’en distingue nettement par les caractères suivants:

- base des élytres sans la bande transversale noire glabre, plus ou moins large, toujours bien présente chez E. porioni n. sp.;

- callosité apicale des élytres bien marquée, provoquant un élargissement distinct avec troncature de l’extrémité postérieure des élytres, en vue dorsale, résultant de l’élévation de la 5 einterstrie,qui débute à la moitié de l’élytre jusqu’à la callosité apicale ( Fig. 15). E. porioni n. sp. ne présente pas de telles callosités apicales,celles-ci étant, au contraire,très peu distinctes,plutôt effacéeset arrondies.À noter que cette espèce n’est pas connue ou répertoriée de la grande île de Nouvelle-Guinée.

Contrairement à l’espèce précédente, E. geoffroyii et E. schoenherri possèdent une très vaste aire de distribution, principalement au nord de la cordillère centrale des Maoke en Papouasie. Ces deux espèces, fort communes et répandues, présentent une grande variabilité et se distinguent bien de E. porioni n. sp. par l’absence de la forme nettement arrondie et sinueuse des 1 e et 3 e bandes transversales vert métallique des élytres, combinaison jamais observée chez les nombreuses variations de ces espèces figurant dans la littérature (Porion 1993, Porion & Audibert 2020) et dans nos collections (Insectarium de Montréal,R. Limoges). À noter que cesdeux espèces ne sont pas connues ou répertoriées du sud de la Papouasie ( Indonésie).

Autrefois considérée comme une sous-espèce de E. schoenherri , E. mimikanus Heller, 1923 est la seule espèce répertoriée du sud de la Papouasie, et se retrouve donc dans la même aire de distribution que E. porioni n. sp. (Porion & Audibert 2020). Appartenant également au groupe schoenherri , elle ne peut être confondue avec notre nouvelle espèce et s’en distingue clairement par les caractères suivants:

- pronotum uniformément gris avec une fine bande transversale basale vert métallique;

- élytres avec trois bandes transversales de ce même vert métallisé, les 2 e et 4 e bandes squamulées sont du même gris que le pronotum et cette dernière, toujours interrompue à la suture, est souvent réduite à deux petites taches arrondies. La combinaison déjà décrite, des 1 e et 3 e bandes élytrales nettement arrondies et sinueuses de E. porioni n. sp., ne se rencontre pas chez cette espèce.

6

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4. Dorsal complet. 5. Tête dorsal. 6. Elytres dorsal. 7. Callosité apicale des élytres. 8-9. Edéage. 8. Face latérale. 9. Face ventrale.

10. Dorsal complet. 11. Tête dorsal. 12. Elytres dorsal. 13. Callosité apicale des élytres.

Discussion. – Bien que considérées comme étant les deux espèces dominantes les plus répandues de la Papouasie, E. geoffroyii , ainsi qu’aucune des trois formes de E. schoenherri , ne sont connues ou répertoriées des forêts pluvialesdes basses terres du Sud de la Nouvelle-Guinée, situées au sud de la grande chaîne montagneuse ou cordillère centrale des monts Maoke (Carte 1). Cette vaste région forestière humide des basses terres,dont l’altitude ne dépasse pas 50 m, se trouve donc isolée du nord de la Papouasie et de la Papouasie occidentale où se rencontrent E.geoffroyii et E. schoenherri . Cet isolement géographique, combiné à la faible dispersionaérienne de cescoléoptères,parle vol,ont fortement contribué à l’isolement reproductif et à favoriser le phénomène de spéciation chez E. mimikanus et E. porioni n. sp.

Note. – Monsieur Cédric Audibertnousmentionne que deux spécimens nommés ‘ chevrolati ’ provenant de Fly River et Fly River, Kiunga, du SMNH (Swedish Museum) pourraient correspondre à cette nouvelle espèce (les données sont sur GBIF). La localité est peu éloignée de Muting, dans des milieux similaires et de l’autre côté de la frontière, donc cela étendrait son aire de répartition. Une vérification devra être faite ultérieurement. Kiunga estaussiune localitéoùsetrouve mimikanus , cequiiraitdansle sensquelesespèces porioni et mimikanus partageraient des aires de distribution assez similaires.

Kingdom

Animalia

Phylum

Arthropoda

Class

Insecta

Order

Coleoptera

Family

Curculionidae

Genus

Eupholus

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