Parautoserica barclayi, Lacroix & Coache & Filippi, 2023

Parautoserica barclayi View in CoL n. sp.

(Fig. 8 &17)

ZooBank: https://zoobank.org/ 8FE77C39-72E6-4E0A-80D7-A9A014A89DBA

Holotype, ♂, West Africa , Sao Thomé, I. 30.X.1932. W.H. T. Tams. B.M. 1933-39. ( NHM).

Paratype, ♂, avec la même étiquette de récolte ( NHM) .

Description de l’holotype

Taille: 8mm. – Corps court,bien ovalaire. – Dessus brun rougeâtre sanstaches, à très fine pilosité. – Disque du labroclyéus fortement ponctué. – Sillon clypéofrontal en formedeV. – Massue antennaire deux fois plus longue que le funicule. – Côtés du pronotum arrondis. – Ecusson à forte pilosité. – Interstries élytrales en bourrelets saillants. – Métasternum et ventrites à pilosité très fine, peu visible. – Dent apicale du protibia courte et courbe. – Eperon externe du métatibia pluslongquelamoitiédel’articleIdumétatarse. – Paramères courts, asymétriques,l’un bien épaissi, l’autre fin (Fig. 17).

Derivatio nominis. – Cette espèce est dédiée à notre ami Max Barclay, conservateur des collections de coléoptères du Muséum de Londres.

Parautoserica smithi n. sp.

(Fig. 9 &18)

ZooBank: https://zoobank.org/ 6AE2EBB9-28E5-4023-AE6F-5F9513D61121

Holotype, ♂, Sao Tomé, 264 m., Antenna Guadalupe, 00°22’49.9”N 6°38’47.4”E, 31.X.2016, MV Trap // Turner C. R., Tasane T. leg. BMNH (E), 2017-11, TripRef: ST-001 ( ANHRT 21 ) ( NHM). GoogleMaps

Paratypes

- 7 ♂ & 4 ♀, idem holotype ( NHM) .

- 4 ♂ & 3 ♀, Sao Tomé, 254 m ., Antenna , Guadalupe, Dry costal scrub forest, 00°22’49.8”N 6°38’47.4”E, 31.i-2.ii.2018. // Actinic light trap, leg. Aristophanous M., & Miles W., ANHRT: 2018: 1 ( EXP. 29), BMNH (E) 2018-152 ( NHM) GoogleMaps .

Description de l’holotype

Taille: 7 mm. – Corps court, ovalaire. – Dessus brun foncé, uni, à pilosité courte mais bien visible. – Disque du labroclyéus fortement ponctué. –

Clé de détermination des espèces du genre Parautoserica présentes à Sao Tomé et Principe.

1. P. deschampsi Lacroix,Coache&Filippi,2022 .– 2. P.mendesi Lacroix,Coache&Filippi,2022 .– 3. P.louisae n. sp. – 4. P.deffontainesi n. sp.

– 5. P.monteironi n. sp. – 6. P.martinsae n. sp. – 7. P.turneri n. sp. – 8. P.barclayi n. sp. – 9. P.smithi n. sp.

A. – Taille: 0. 6 à 8 mm; 1. 10 mm.

B. – Disque du labroclypéus: 0. Peu ponctué; 1. Bien ponctué.

C. – Sillon clypéofrontal: 0. Droit; 1. Relevé en forme de V.

D. – Côtés du pronotum: 0. Droits; 1. Arrondis.

E. – Pilosité de l’écusson: 0. Fine; 1. Forte, écailleuse.

F. – Elytres: 0. Avec des bourrelets peu saillants; 1. Avec de forts bourrelets saillants.

G. – Métasternum et ventrites: 0. Pilosité courte et fine; 1. Pilosité dense et écailleuse.

H. – Eperon externe du métatibia: 0. Plus court que la moitié de l’article I du métatarse; 1. Plus long. I. – Dessus du corps: 0. D’un brun uni; 1. Avec des macules de couleur différente.

J. – Massue antennaire : 0. Egale au funicule; 1. Bien plus longue.

Carte 1.

Sillon clypéofrontal en forme de V. – Massue antennaire pas plus longue que le funicule. – Côtés du pronotum arrondis. – Ecusson court, faiblement pileux. – Interstries élytrales en bourrelets saillants. – Métasternum et ventrites à pilosité très fine, peu visible. – Dent apicale du protibia courte et courbe. – Eperon externe du métatibia plus long que la moitié de l’article I du métatarse. – Paramères courts et courbes (Fig. 18).

Derivatio nominis. – Cette espèce est dédiée à Richard E.L. Smith, fondateur de l’African Natural History Research Trust (ANHRT).

Répartition des espèces du genre Parautoserica dans l’archipel (Carte 1)

Sao Tomé. – P.louisae n. sp., P.mendesi , P.monteironi n. sp., P. turneri n. sp., P.barclayi n. sp., P.smithi n. sp.

Principe. – P.deffontainesi n. sp., P. deschampsi , P. martinsae n. sp.

Le genre Parautoserica est représenté dans l’archipel par 9 espèces, assez semblables d’aspect. Seul, l’examen des édéages permet de bien les distinguer. Le tableau présenté, qui combine des caractères opposables, pourra apporter une aide à leur détermination.

Ces espèces semblent toutes dériver d’un ancêtre commun provenant du continent africain et cette spéciation explosive résulte à la fois de leur isolement insulaire, de niches écologiques favorables et de l’absence de compétiteurs qui pourraient freiner leur expansion. Nous pouvons remarquer que l’île Principe, de superficie moindre, présente bien moins d’espèces que Sao Tomé, les conditions favorables pour leur extension et spéciation étant moindres ( Gomy & al., 2016; Lacroix & Poussereau, 2019).

Contexte écologique et habitats d’espèces sur quelques stations de prospections

Ile de Sao Tomé

Esperança ( Fig. 21-22). – Le secteur est un des points d’accès de l’entrée du Parc Obô de Sao Tomé. Il est surplombé par la zone humide à tourbière du cratère « Lago Amélia » à 1465 m d’altitude et une forêt tropicale sub-montagnarde. L’environnement de la zone de prélèvement est composé de cultures maraichères orchestrées par les habitants du secteur. L’extension de cette agriculture est limitée par la présence de grands arbres annonçant la présence du parc. La déforestation partielle laisse place à de nombreux milieux ouverts, avec quelques haies arbustives sauvages qui enrichissent le milieu naturel. L’accès se fait à pied par un sentier de randonnée très glissant depuis Bom Successo à 1153 m d’altitude, pour rejoindre cette localité de Moro Espérança. Le secteur est formé au centre de grands aplats en pente douce où se développent l’essentiel des cultures. On trouve à l’Est de petits monts érigés de grands arbres encore épargnés. A l’Ouest et au Nord, le parc Forestier Obô s’étend à perte de vue.

Monte Café ( Fig. 23-24). – Le secteur de prélèvement est relativement anthropisé au milieu du village composé de maisons en bois et de milieux ouverts de jardins et cultures. Quelques grands arbres sont présents mais la forêt secondaire se trouve à quelques centaines de mètres de Monte Café. Cette forêt ombrophile indique la présence de plantation de cacao et de café. Monte Café est notre point de chute régulier, au sein du petit village. C’est à cet endroit et sur un périmètre assez grand que nous avons effectué plusieurs prélèvements de nuit. C’est une localité qui se trouve au centre-nord de Sao Tomé, dans le district de Mé-Zochi. D’un point de vue stratégique, cet endroit est pratique pour les déplacements vers Bom Successo, Lago Amelia et la cacade de Sào Nicolau. Le village est entouré de cultures en agroforesterie, avec de grands arbres de forêt secondaire ombrophile conservés qui abritent et protègent les plantations du soleil. Ces endroits semi-ouverts sont des îlots de fraîcheur, parsemés de sentiers que les rhopalocères affectionnent beaucoup (nombreux Acraea sp. , dont la plupart sont endémiques).

On y trouve des formations arborées d’espèces parfois introduites mais très utilisées comme l’iroko ( Milicia excelsa ), le gôgô ( Carapa procera ), le marsapião ( Zanthoxylum gilletii ), le vilo branco ( Scytopetalum kamerunianum ), le vilo preto ( Cleistanthus libericus ), le pau figo ( Ficus mucuso ), le tabaque ( Cordia platythyrsa ), le capitango ( Celtis mildbraedii ), l’azeitona ( Manilkara multinervis ) utilisé comme bois de construction, le cocotier (Cocus nucifera) et les palmiers ( Elaeis guineensis ).

Ile de Principe

Le Parc naturel classé Réserve de Biosphère par l’Unesco, s’étend sur 8500 ha, soit le tiers de la superficie de l’île de Principe. C’est un lieu d’une grande richesse faunistique et floristique, dont les objectifs de conservation sont importants dans la préservation des écosystèmes forestiers, côtiers et marins.

Terreiro Vehlo ( Fig. 25). – L’entrée du Parc offre quelques sentiers de randonnées sur lesquels les guides présents accompagnent les touristes ou les groupes scientifiques.La forêt primaire qui compose ce dernier est très dense et il est difficile de trouver des emplacements dégagés pour nos investigations nocturnes. L’entrée du Parc, assez ouverte, nous a permis d’installer facilement le piège lumineux ainsi que le groupe électrogène. Sur le versant descendant vers l’océan, on trouve quelques plantations de cacao et des cultures fruitières comme l’ananas et les bananiers, mais aussi de nombreux palmiers qui disparaissent dès les premières centaines de mètres franchis à l’intérieur du Parc. Plus loin, les franges de forêt primaire sont protégées par la déclinaison rocheuse de la topographie. L’environnementdirectmontre une forêtluxuriante avecunegrande diversité d’essences tropicales.

Porto Real ( Fig. 26). – Porto Real est une petite localité située au centre de l’Ile de Principe, autrefois une ancienne roça. C’est aussi là où est implantée la direction du Parc de Principe, avec un projet de développement touristique et muséographique. Cette localité est une des entrées du Parc, et se montre suffisamment dégagée et ouverte pour pouvoir positionner le matériel en vue de prélèvements nocturnes. Pendant la journée et avec la présence d’un guide, il est également possible de parcourir les quelques sentiers de randonnées existants. La forêt reste dense et l’inclinaison devient rapidement importante. Ce secteur très intéressant de jour comme de nuit offre une véritable diversité entomologique. Les techniques de fauchage le long du sentier sont riches en espèces. La forêt s’étend à vue sur de grandes distances et les reliefs prennent vite de l’altitude au bout de quelques centaines de mètres de cheminement. Ici les plantations sont inexistantes, et les grands arbres dominent l’ensemble du secteur.